Ce roman raconte l'histoire d'un bouleversement au sein d'une famille cévenole : la naissance d'un enfant en situation de handicap, voué à une courte vie. Une œuvre très personnelle, inspirée d'éléments autobiographiques où l’auteur se met avec pudeur dans la peau de trois enfants contraints de s'adapter à l’arrivée de ce petit frère qui ne parle pas, ne voit pas, ne bouge pas mais, qui entend. Tous sont traversés par des sentiments contradictoires : l’amour protecteur, le refus ou encore la nécessité de réparer.
Récompensé également par le prix Landerneau des Lecteurs et par le Femina, ce roman a fortement ému les lycéens des 56 établissements scolaires participants. Il a été élu dès le premier tour de scrutin, avec 8 voix sur 13, parmi les cinq romans finalistes.
La classe de 1ère bac pro communication visuelle-photographie du lycée La Fayette à Clermont-Ferrand et 20 élèves de terminale du lycée Emile Duclaux à Aurillac ont représenté l’académie en prenant part aux débats. Durant deux mois intensifs de lecture, ils ont confronté leurs points de vue, leurs visions différentes et argumenter pour présenter leurs choix littéraires. En novembre dernier, une rencontre régionale leur a permis d’échanger avec les 14 auteurs en lice. Moment particulièrement marquant et inoubliable pour eux.
Autre temps fort pour ces élèves, celui des rencontres nationales du Goncourt des lycéens qui se sont déroulées les 9 et 10 décembre à Rennes. La lauréate Clara Dupont Monod était là, vendredi dernier, impatiente de pouvoir échanger avec la délégation d'élèves présente dans la salle. La rencontre a pu être suivi en live par les autres lycéens depuis leurs établissements scolaires. L’auteure, très à l’écoute, a répondu aux nombreuses questions des jeunes jurés.
Dans le roman, les pierres parlent et deviennent les narratrices, pourquoi ce choix ? lui demande Nora. « Là d’où je viens, dans les Cévennes, les murets sont construits en pierres sèches, sans ciment. Elles tiennent parce qu’elles sont les unes à côté des autres. C’est ça la fratrie, c’est ça la famille » lui confie Clara Dupont Monod. Sacha à son tour l’interroge sur la construction du récit : pourquoi changer vous de personnage à chaque chapitre ? « Cette segmentation permet de distinguer des sentiments qui dans nos vies sont mêlés, d’explorer séparément les trois points de vue et ressentis de la fratrie que sont l’amour fou, la colère et la réparation » explique l’auteure. A la question « croyez-vous au pouvoir de consolation de la littérature ? elle répond « Oui, je crois profondément à ce pouvoir qui est très diffèrent de celui de la guérison. Pour écrire un roman, il faut une distance émotionnelle, avoir la tête froide. Un livre, c’est un décor, une intrigue, des personnages que l’on orchestre, que l’on construit comme un mécanisme d’horlogerie. Chaque détail, chaque mot est choisi minutieusement pour prendre sens. C’est un travail long, fastidieux et très précis et en même temps enivrant et exaltant ».
Créé en 1988, à l'initiative du ministère chargé de l'Éducation nationale de la Jeunesse et des Sports en partenariat avec la Fnac et l'association Bruit de lire, sous le haut patronage de l'Académie Goncourt, ce prix donne une fois de plus l'opportunité aux lycéens d'approfondir et diversifier la culture littéraire, de développer leur goût pour la lecture et leur sens critique.
Mise à jour : janvier 2022