Il y a bientôt 200 ans, le 27 décembre 1822, naissait à Dole, dans le Jura, Louis Pasteur, scientifique français, chimiste et physicien, pionnier de la microbiologie. Un lien historique unit ce grand savant au rectorat, qui était alors la faculté des sciences de Clermont-Ferrand, où il a conduit ses célèbres études sur la bière, comme en témoigne son nom inscrit au fronton du bâtiment.

Qui mieux que Pasteur, par son histoire et par son savoir, peut amener à comprendre les relations entre savoir et savoir-faire, entre science et économie ? 

Louis Pasteur arrive à Clermont-Ferrand, invité par un ancien élève, Emile Duclaux, devenu professeur suppléant de chimie à l’Université de Clermont-Ferrand, dans un contexte tragique : anéanti par la défaite de la France en avril 1871, il a quitté Paris puis le Jura face à l’avancée des troupes prussiennes. Lors d’une rencontre avec le brasseur de Chamalières, Kuhn, qui lui expose les soucis de qualité de certaines bières, il décide d’en faire un terrain de recherche.

Dans un laboratoire sommaire, il expérimente pour la première fois sa méthode, que nous connaissons sous le nom de « pasteurisation », qui consiste à réchauffer rapidement et modérément le liquide puis à le refroidir brusquement, détruisant la plupart des bactéries. Pasteur apprend aux brasseurs à préserver les moûts des souillures et à chauffer la bière à 55°C pour prévenir les maladies. Le 17 novembre 1873, il présente une communication à l’Académie des sciences intitulée « Etude sur la bière, nouveau procédé de fabrication pour la rendre inaltérable ».

Puis, en juin 1876, il publie Etudes sur la bière et, dans la préface, il explique avec fierté :

J’ai la conviction d’avoir trouvé une solution rigoureuse et pratique du problème ardu que je m’étais proposé, celui d’une fabrication applicable en toute saison et en tout lieu, sans la nécessité de recourir aux moyens frigorifiques dispendieux qu’exigent les procédés actuels, et néanmoins avec l’avantage de la conservation infinie des produits.

Cette histoire illustre les liens entre Ecole et entreprises. En effet, les découvertes de Pasteur, notamment dans le cas de la bière, ont permis de donner naissance aux brasseries modernes. Pasteur fait d’ailleurs volontiers dans ses écrits l’éloge des liens avec les industriels. Il affirme aussi l’importance de ses recherches pour l’économie du pays.

La fermentation, présentée par Laurent Poughon, Maître de conférences à Polytech (Université Clermont Auvegne), est un exemple des grandes avancées scientifiques issues de la recherche. De telles découvertes ont permis des évolutions majeures dans de nombreux domaines : médecine, industrie, numérique, agriculture, spatial…

Louis Pasteur était extrêmement attaché à la relation entre recherche, enseignement et évolution industrielle. Dans cette même logique, nous connaissons les enjeux économiques et écologiques de demain. L’apport de compétences croisées entre recherche, enseignement et partenariat avec le monde économique est primordial pour relever ces futurs défis.

Dans ce contexte, le plan d’investissement France 2030 impulsé par le gouvernement, a pour ambition de préparer la France de demain autour de choix d’investissement stratégiques majeurs qui visent à mieux produire, mieux vivre, et mieux comprendre notre monde. Il promeut, notamment dans le cadre des AMI CMA, une approche globale autour de démarches de projet, dont le volet recherche permet de faire évoluer les pratiques et les compétences transmises aux élèves et étudiants au regard des évolutions technologiques à venir.

Les Campus des Métiers et des Qualifications sont des exemples de cette collaboration fructueuse. Ils fédèrent l’ensemble des acteurs autour de filières spécifiques et sur un secteur d'activité d’excellence pour développer une large gamme de formations (professionnelles, technologiques et générales), relevant de l'enseignement secondaire et de l'enseignement supérieur, en lien avec les collectivités, les entreprises et le secteur de la recherche.

Tous ces acteurs participent, dans un élan commun, à former les talents de demain pour permettre à nos industries de bâtir des solutions compétitives et écologiques. Pour l’enseignement professionnel et technologique, ceci implique une adaptation constante de la formation des techniciens et futurs techniciens, qui voient les outils et les procédés de production évoluer, au fur et à mesure des avancées scientifiques et technologiques.

A l’instar du monde de la recherche, l’adaptation aux nouvelles technologies, pour nos élèves et étudiants, est le fruit d’une démarche expérimentale, inductive, qui place la curiosité, la capacité d’observation et d’étonnement au cœur de la démarche d’apprentissage.

Comme l’a souligné Louis Pasteur

Le hasard ne favorise que les esprits préparés.

Aujourd’hui, la célébration de ce double anniversaire historique (le bicentenaire de la naissance de Pasteur, et le 151^e anniversaire de son séjour d’études à Clermont-Ferrand), est l’occasion de redire l’importance des liens entre Ecole et entreprise, auxquels l’académie de Clermont-Ferrand est profondément attachée.

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