1500 élèves de terminales générales, technologiques et professionnelles, issus de l'ensemble du territoire, ont participé au vote et distingué ce film parmi les 5 en lice (1).
Le visionnage s’est déroulé dans les établissements du 11 février au 12 mars par l’intermédiaire de la plateforme mise à disposition par l’Académie des César.
Parmi les 1500 lycéens membres du jury, la classe de terminale, spécialité humanités, littérature et philosophie du lycée de Haute-Auvergne à Saint-Flour a été sélectionnée pour prendre part à cette 3e édition.
Très motivés et impliqués, les élèves ont longuement débattu, réfléchi aux qualités de chaque film pour conforter leur choix. Accompagnés par Delphine Hebrard, leur professeure de Lettres modernes, les lycéens se sont forgés un avis en découvrant des univers et des thèmes très différents. Celui notamment de l’intimité des sentiments et des premiers émois amoureux, celui du voyage initiatique ou du passage à la vie adulte. Cette plongée dans le septième art a été pour eux une véritable ouverture à des œuvres vers lesquelles ils ne seraient pas forcément allés d'eux-mêmes. Chacun s'est exprimé et, à l'écoute des autres, un travail rédactionnel a pu être engagé autour de l’écriture de critiques cinématographiques.
Solène observe dans Adieu les cons le travail de précision scénique : « … dans ce labyrinthe tant physique que scénaristique, la caméra baladeuse et réglée à la seconde près d’Albert Dupontel devient nos yeux. Ses montages font battre notre cœur au rythme de celui des personnages, ses plans ingénieux et surprenants nous montrent toute l'ampleur du terrain de jeu du septième art, musique à l'appui. Le réalisateur et interprète de Jean-Baptiste Cuchas nous offre une vision insouciante et onirique d’un univers triste ensanglanté de brun, qui tourne comme par magie au conte de fée. La mort s’autorise alors à se métamorphoser en coup de théâtre bourré de panache, le temps farceur en confetti et l’amour plein de poésie peut enfin s’immiscer. »
« Cela nous a fait un bien fou, ces films, ces histoires, ces émotions, ce partage. Une journée durant, dans la salle de conférence du lycée de Haute-Auvergne transformée en salle de cinéma » raconte Delphine Hebrard. « Mes élèves se sont vus, reconnus, à travers ces jeunes personnages tourmentés, blessés, amoureux. Ils se sont promenés avec un âne dans les Cévennes aux côtés d'Antoinette qui trace sa route, ont vécu en Corrèze les rêves et la réalité d'Anaïs et d'Emma, ont vogué vers les années 80 au son de Rod Stewart, véritable madeleine, vers un “paradis perdu”, inconnu mais transmis par leurs parents. Ils ont été troublés par la sensualité des corps, par ces images de désirs, se sont interrogés avec Emmanuel Mouret sur Les choses qu'ont dit et les choses qu'ont fait (il était éloquent le regard porté sur ces adultes, indécis, qui cachent derrière leurs choix, leurs engagements, des dilemmes profonds), ont été happés par la folie et l'humour (comme ils ont ri !) de Dupontel qui les a embarqués dans son road trip flamboyant, avec panache. »
Créé par le ministère chargé de l’Éducation nationale, de la Jeunesse et des Sports et l’Académie des Arts et Techniques du Cinéma, le César des lycéens a pour objectif de fédérer les jeunes autour du cinéma français et de leur permettre d'exprimer et de défendre leurs goûts. Un objectif atteint et une expérience réussie, dont les lycéens de Saint-Flour peuvent être fiers !
Une rencontre à distance avec Albert Dupontel et d’autres membres de l’équipe du film est organisée le 31 mars à la Sorbonne, en présence, de Véronique Cayla, présidente de l’Académie des arts et techniques du cinéma, Jean-Michel Blanquer, ministre de l'Éducation nationale, de la Jeunesse et des Sports. Ce moment fort marquera l’aboutissement de la participation des lycéens à la remise de ce prix prestigieux, leur permettant de partager leur sensibilité cinématographique et leur analyse du film.
(1) Les films en lice : Adieu les Cons d'Albert Dupontel, Adolescente de Sébastien Lifhshitz, Antoinette dans les Cévennes de Caroline Vignal, Eté 85 de François Ozon et Les Choses qu'on dit, les choses qu'on fait d'Emmanuel Mouret.
Mise à jour : mars 2021