Une expérimentation de lutte contre la précarité menstruelle va être menée auprès des élèves de 6e de 8 collèges sélectionnés par la direction des services départementaux de l’Éducation nationale en lien avec la délégation aux droits des femmes et à l’égalité de l’Allier et le CIDFF 03, sur des critères à la fois sociaux et territoriaux :
- collège Jules Verne de Montluçon,
- collège Emile Guillaumin de Moulins,
- collège Jules Ferry de Vichy,
- collège André Boutry de Lurcy-Lévy,
- collège Maurice Constantin Weyer de Cusset,
- collège Antoine de Saint-Éxupery de Varennes-sur-Allier,
- collège Jeanne Cluzel de Montmarault,
- collège Jean de la Fontaine de Saint-Germain des Fossés.
Urbains en zone d’éducation prioritaire mais aussi ruraux, avec ou sans expérience en matière de lutte contre la précarité menstruelle, les collèges engagés dans l’expérimentation vont pouvoir partager leurs constats, leurs interrogations, et construire ensemble, accompagnés par le CIDFF03, des outils, des solutions pour sensibiliser et informer, rendre plus accessible les protections périodiques et lutter ainsi contre la précarité menstruelle.
La précarité menstruelle, c’est-à-dire la difficulté d’accès à des protections périodiques en nombre suffisant pour permettre une hygiène décente, constitue un enjeu important de santé publique et de solidarité. Les dernières études estiment que la précarité menstruelle concerne près de 4 millions de femmes en France (soit deux fois plus qu’en 2021) et près d’une fille sur deux de moins de 25 ans.
Dans l’Allier, cette réalité est d’autant plus prégnante que le taux de familles monoparentales en situation de précarité et de pauvreté est plus élevé que la moyenne nationale et régionale.
Aux facteurs économiques se conjugue le caractère encore trop souvent tabou qui entoure le sujet des menstruations.
Cette situation impacte la scolarité en augmentant les risques d’absentéisme scolaire (l’absentéisme au motif de la précarité menstruelle est estimé toucher plus de 130 000 jeunes filles par an en France) puis professionnel, et est source d’inégalités sociales et économiques entre les femmes et les hommes.
De plus, le manque d’éducation et d’information sur les menstruations et leurs pathologies associées ne favorisent pas la prévention et la prise en charge des risques graves pour la santé.
Pour répondre à ce constat, depuis 2020, le ministère chargé de l’Égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations, en lien avec le ministère de l’Éducation nationale, a lancé une politique volontariste en matière de lutte contre la précarité menstruelle et de lutte contre le tabou des règles.
A quelques jours du 28 mai, journée mondiale consacrée à l’hygiène menstruelle, la préfète de l’Allier, la directrice académique des services de l’Éducation nationale et la présidente du CIDFF03 ont lancé officiellement l’expérimentation « Agir pour la santé menstruelle : pour en finir avec le tabou des règles et lutter contre la précarité menstruelle » par la signature d’une convention de partenariat entre l’État, la direction des services départementaux de l’Éducation nationale et le CIDFF03.
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Mise à jour : mai 2024